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28 juin 2023, 16h05

Interview par Thumette Frélaut

En ce mois de juin, mois de la fête de la musique et donc du début de l’été, l’Alliance Française de Bologne a inauguré au sein de ses locaux l’exposition Regarde la musique ! Almost Blue de Daniel Franchi ce 14 juin dernier. À travers différents clichés de concerts, du festival Time In Jazz en Sardaigne à des concerts proche de Bologne, Daniel Franchi capture à travers ses sujets l’intensité de la musique. C’est aussi la projection du documentaire, “Sarà la musica che mi gira intorno”. Undici storie di musica, vita e lavoro que le public a pu découvrir l’ensemble des sujets qui intéresse le photographe.

Du travail sur la mémoire de la seconde guerre mondiale à Marzabotto, en passant par le portrait d’un père et de son fils au travers de leur garage, toute la curiosité du photographe y est ressentie.

Avec ses moments saisis, remplis d’émotions, Almost Blue vous emportera et vous permettra d’imaginer sa propre bande-son. Rencontre avec ce photographe passionné, pour qui le médium de la photographie va bien au-delà de juste figer un moment.

Quand avez-vous commencé la photographie ?

En 1985 j’ai acheté mon premier appareil photographique, lorsque j’étais militaire mais j’ai eu mon premier cours en 1990 au circolo fotografico di Castenaso, une ville proche de Bologne puis j’ai interrompu avec la naissance de mes enfants. La technologie à évolué, avant je faisais tout à l’argentique, uniquement de la diapositive de voyage en Europe, Hollande, Budapest, Grande-Bretagne, Espagne. Le plus long fut la Norvège, 15 jours, puis j’ai commencé à photographier la musique car il y avait un concert proche de là où j’habitais, de musique jazz.  Je ne connaissais pas encore mais une amie y jouait. J’avais encore un vieil appareil argentique alors j’ai demandé à mon cousin qui avait un appareil plus moderne. Voir les photos m’a beaucoup ému, et de-là est née cette passion pour la photo. Cependant je faisais un autre travail, la photographie était une passion.

Comment s’est déroulée votre carrière ?

J’ai fait un autre cours de photographie de musique jazz, avec le photographe Roberto Cifarelli, nous sommes partis trois jours à Forli. Puis a commencé le festival Time in Jazz, ( Time in Jazz Diary, Postcard Edition) en Sardaigne, tout l’été, puis après quelques années ils m’ont demandé si je souhaitais être photographe professionnel sur ce festival. Il dure 9 jours, à l’échelle de 3 concerts par jour, à 11h, 18h et 23h mais aussi un après-concert, donc au total c’était 4 par jour ! Tout cela fut très intense, en plus en Sardaigne où l’on doit se déplacer dans différentes villes.

Puis après j’ai eu la chance que dans ce festival j’ai pu connaître les musiciens, dont Ezio Bosso, pianiste malheureusement décédé mais qui était très talentueux. J’ai réalisé les photographies de son premier album: lorsque je lui ai envoyé il m’a dit qu’il aimait les photos et ainsi elles sont devenues la couverture de son premier disque.  En 2016 est arrivé Sanremo, et il est ainsi devenu connu dans toute l’Italie et est aussi devenu directeur d’orchestre italien…

Pour finir, comment définiriez-vous votre travail en 3 mots ?

Un travail passionnant, de relation, car si je ne fais pas ce travail, je ne te connaîtrais pas par exemple, donc pour moi une des choses les plus belles est de connaître les gens et porter les histoires, des histoires car à la fin tout est une question de rapports humains, d’être en relation avec les autres. J’aime l’aspect esthétique de la photo mais c’est encore plus l’aspect relationnel que j’aime. C’est l’amitié que ces rencontres vous apportent qui est importante.

Thumette Frélaut – Bretonne d’origine, je suis étudiante en études culturelles à Lille et je finis mon cursus ici, à l’université de Bologne. Soucieuse de partager mes dernières découvertes, j’écris depuis deux ans quelques critiques culturelles. Passionnée de littérature, de cinéma et de photographie, je suis attentive à donner une thématique sociale à mon travail.

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